La Corse aux rapports
de Gabriel Xavier Culioli, Paul Bourde, Georges Clemenceau, Pierre Piobb, Ambroise Mottet.
Anthologie


Un préfet se retrouve en prison, soupçonné d’avoir donné l’ordre à ses gendarmes de mettre le feu à une paillote… Et c’est aussitôt la demande de nouveaux rapports sur la Corse. Une commission… Un rapport… Depuis bientôt deux siècles, la Corse a été le sujet de vingt-cinq rapports officiels. Si l’on tient compte des autres textes de moindre importance, nous frisons la centaine. Et pourtant, la question corse reste invariablement posée à la Chambre.
Gabriel Xavier Culioli a choisi ici deux rapports officiels. Le premier, rédigé en 1836 par le procureur Mottet, relève déjà les excès de la gendarmerie et propose des solutions répressives. Le second, écrit par Clemenceau en 1908, bien que célèbre pour une phrase sur la pauvreté de l’île, n’avait jamais été publié. Cet ouvrage reproduit également deux reportages extraordinaires écrits sur la Corse par deux journalistes, Paul Bourde et Pierre Piobb. Le premier, réalisé en 1887, décrit une Corse profondément arriérée et en proie au banditisme. Le second, en réponse au rapport Clemenceau, est remarquable de concision et d’informations.
Voici donc soixante-dix ans d’écrits sur la Corse qui gardent, hélas, une fraîcheur et une modernité stupéfiantes. À lire pour comprendre la Corse d’aujourd’hui et l’incapacité de la France à gérer ce problème. Ici, dans l’île, « les affaires se corsent » se traduit par « les affaires sont en français ». C’est dire le fossé qui reste à franchir…
